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Le blog de memoires-polaroides

Le blog de memoires-polaroides

Ce blog raconte en majeure partie la vie de son auteur. Au fil de ses articles, ce dernier livre ses états d'âme et dépeint le monde qui l'entoure à sa façon.


Les espoirs d'un pas grand chose

Publié par memoires-polaroides sur 24 Décembre 2020, 09:03am

Les espoirs d'un pas grand chose

Nous voilà à la veille de Noël. Le point le plus positif de cette date, c'est que les jours commencent à rallonger. Lentement, timidement, nous allons vers le soleil et la chaleur. Je suis conscient qu'une fois que cette dernière se fera écrasante, je regretterai le froid relatif de cet hiver mais après tout, j'ai au moins ça de français, mon insatisfaction chronique et la propension à râler qui l'accompagne.

Il faut dire que j'ai des espoirs en ce qui concerne le printemps. La pénétration d'une fine aiguille dans mon épaule, mal nécessaire pour me protéger d'un virus que je redoute plus qu'un vaccin, la réouverture des cafés, des restaurants, des lieux culturels, la possibilité de refaire de longues balades à vélo au bord du Léman, les baignades dans ce même lac, les rencontres, la joie de voir la nature, bien qu'en mauvaise santé, exploser de vie. J'en ai ma claque de rester enfermé. Mon penchant naturel, c'est d'être dehors, face à un paysage, pas devant un écran. Gamin, j'étais un vrai sirop des champs, des bois. Adolescent, c'est en Afrique que je me suis épanoui, que j'ai goûté à la liberté après une trop longue incarcération scolaire. Être entre quatre murs me rends encore plus malade que je ne le suis. Depuis des mois, la plupart du temps, mon regard bute sur la tapisserie de mon bureau ou sur la luminescence de mon moniteur, à en devenir aveugle et idiot.

Le temps est à la pluie. Je vais donc rester chez moi toute la journée avant d'aller "festoyer" chez ma mère, ce soir. La seule chose que je vais me demander aujourd'hui, c'est de raser mon crâne dégarni ainsi que cette barbe de deux semaines qui m'encombre et me fait penser à Bukowski, sans que je sache vraiment pourquoi car la comparaison s'arrête à ce détail. J'adore l'oeuvre et l'esprit du type mais je n'ai pas son talent, ça se saurait. Et puis il faut dire que depuis longtemps, je ne vis plus. Je me recroqueville sur moi-même et me démerde pour qu'il ne m'arrive rien. D'ailleurs, c'est un domaine dans lequel j'excelle. Bukowski nourrissait son réalisme sale avec une expérimentation, chose à laquelle je me refuse tristement. 

Il est 8 heures 30. Le jour s'est levé. Je vais me faire un deuxième expresso et mettre en route ma tondeuse pour me débarrasser de ma pilosité exagérée. Trop de poils tue le poil.

Peut-être qu'une fois rasé, je lirai quelques pages d'un roman peu convenable de ce vieux Buk. Je crois que Women traine sur une de mes étagères. Une couverture rouge. Un peu de cette littérature ne peut que me faire du bien. 

Je me dis souvent que je devrais changer ma façon d'écrire, que j'en suis capable. Faire mieux, je veux dire. Pour ça, il faudrait que je vive un peu, que j'affronte certaines peurs. On est toujours gagnant à ce jeu-là.

 

Laissons aux morts la seule chose dont ils peuvent encore faire preuve : la prudence.

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