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Le blog de memoires-polaroides

Le blog de memoires-polaroides

Ce blog raconte en majeure partie la vie de son auteur. Au fil de ses articles, ce dernier livre ses états d'âme et dépeint le monde qui l'entoure à sa façon.


Boucan

Publié par memoires-polaroides sur 29 Novembre 2023, 17:39pm

J’avais un programme, une journée bien remplie, presque chronométrée, et puis la glande l’a emporté, in fine. Me voilà coincé dans mon salon de thé favori, le séant ventousé sur le skaï d’une des chaises design qui garnissent la salle principale. Le soleil enfin revenu me chauffe le dos à travers la baie vitrée, juste ce qu’il faut, pendant qu’une musique genre soupe romantique bave ses accords mièvres par le haut-parleur posé sur le comptoir.

Un calme passager…

Trois furies de trois ans à tout casser ont fait une entrée fracassante dans l’établissement. Les cris de ces petits monstres en roue libre percent aisément le dôme de sécurité du casque à réduction de bruit que je viens de mettre. Le charme est rompu. C’est peut-être le signe qu’il faut que je m’arrache et que je recolle à mon planning…

Je monte le son de ma musique, en vain. Le silence, cette page blanche nécessaire à la pensée, est une denrée rare de nos jours, le bruit permanent participant à la crétinisation des masses.

Je me souviens des premiers téléphones portables. Les propriétaires de ces petites nouveautés étaient tout gênés lorsque leur sonnerie retentissait sur les terrasses des cafés. Quel chemin parcouru… Cette saloperie de smartphone a tout envahi. Les conversations sont exhibées dans les lieux publics sans aucune retenue, haut-parleurs à fond. Cette propension à faire abstraction de l’autre est un indicateur fort du tournant que nos sociétés ont amorcé. L’individualisme repousse sans arrêt ses limites. Dans les publicités, on nous vend du cocooning à outrance. « La liberté des autres commence où s’arrête mon envie de faire ce qui me plaît », telle est la nouvelle règle en vigueur.

Dernièrement, dans le tram, une nénette écoutait une série sur son smartphone, le son au taquet. On avait droit à tout : dialogues, bruitages, musique… Quelques passagers la flinguaient du regard. Au bout d’un long moment, j’ai fini par m’adresser à cette décérébrée pour lui demander si elle ne pouvait pas mettre un casque.

Je sais mais je l’ai oublié chez moi !

Et ben c’est pas grave. La série, vous la regarderez chez vous, c’est infernal ce bruit !

J’allais poursuivre en lui expliquant les rudiments de la vie en collectivité et puis je me suis ravisé.

Elle a baissé légèrement le son. Très légèrement…

C’est sans espoir, de toute façon. Et puis quelle importance à présent ?

J’ai l’impression d’être un vieux con qui râle sans raison. Je ne dois pas être adapté aux nouvelles normes. En même temps, chose rassurante, je n’étais pas adapté aux anciennes non plus.

« Gloire à celui qui n’ayant pas d’idéal sacro-saint se borne à ne pas trop emmerder ses voisins » disait ce bon vieux Georges Brassens…

Boucan
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