Je suis assis dans mon café depuis trop longtemps et mes fesses deviennent douloureuses. Un type m'a tenu la grappe pendant une heure à propos de la planète, des humains et de leur fin prochaine. J'ai hoché la tête souvent et balancé quelques phrases du genre "on va tous y passer" ou "tous des pourris" pour corroborer son discours alarmiste puis il est parti et le soleil a recommencé à me faire oublier tout ça, ce merdier. Parce que lui, le soleil, il continuera coûte que coûte à briller, même sur un hiver nucléaire. Une valeur sûre.
Je ne peux pas faire face à ce qui arrive alors je me réfugie dans la dénégation. La politique de l'autruche est la seule qui ne me file pas des boutons en ce moment.
Je ne supporte plus les guerres humaines, qu'elles soient de territoires ou commerciales.
Je ne veux pas vivre comme un rat pour rembourser des voleurs, des assassins.
Si les temps deviennent trop durs, je m'autoriserais à sortir de la salle avant la fin de ce mauvais film.
Tout ça me met en colère.
Je ne veux plus entendre de discours sur la situation du pays et de l'Europe.
J'espère juste du silence, de la tranquillité,
Et un brandy,
Comme ces aristos anglais sur le Titanic quelques minutes avant de sombrer.
Un peu de musique aussi.