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Le blog de memoires-polaroides

Le blog de memoires-polaroides

Ce blog raconte en majeure partie la vie de son auteur. Au fil de ses articles, ce dernier livre ses états d'âme et dépeint le monde qui l'entoure à sa façon.


Derrière les nuages

Publié par memoires-polaroides sur 17 Novembre 2020, 08:11am

Derrière les nuages

Ce matin, j'ai un petit goût amer, celui de la défaite, comme si je n'arrivais pas à tendre mon majeur pour faire un doigt d'honneur à la morosité qui me gagne. J'essaye pourtant d'être résolument positif mais il y a des jours comme ça où les problèmes remontent à la surface et les bonnes choses, car il y en a, restent au fond. Je crois que je ne veux plus me torturer avec ce qui va advenir. Nos pronostics ne valent pas mieux qu'une météo à dix jours en ce qui concerne notre vie personnelle alors autant ne pas trop s'en faire et naviguer à vue avec sérénité, confiance. Bien entendu, j'admets qu'au delà d'un certain quota d'emmerdements, la théorie et la pratique de ce précepte sont deux choses bien distinctes.

Je reviens de loin, de très loin. Mon cerveau a subi des chocs énormes et pourtant je suis encore là, capable d'écrire ces lignes, de faire de la musique, d'assumer un quotidien. Je ne devrais pas douter de moi mais c'est dans ma nature. La bipolarité n'est pas la pathologie idéale pour avoir confiance en sa capacité de surmonter les épreuves de la vie et pourtant j'ai tellement survécu que je devrais plus qu'un autre compter sur mon aptitude à résister aux difficultés. Car c'est ainsi que j'avance, en m'écroulant et me relevant sans cesse.

Il est 7 heures. Mon quartier est encore enfoncé dans sa nuit. J'aime ce moment de ma journée, lorsque la plupart des humains dort encore. Pendant ce laps de temps qui m'appartient vraiment, j'éprouve un profond sentiment de liberté. C'est pas la grande forme aujourd'hui mais je ne suis pas non plus au trente-sixième dessous. Mon casque stéréo me balance une soul bien puissante, de celle qui adoucit les mœurs, et je me sens déjà mieux.

On nous annonce un temps froid mais avec de belles apparitions du soleil. Je pense aller pédaler un peu autour de mon quartier puisqu'il est interdit de s'éloigner à plus d'un kilomètre... Mon corps a repris l'habitude d'être sollicité et réclame son dû, même si mon esprit rechigne à sortir. Force m'est d'admettre qu'une fois sur ma bécane, le plaisir est là. C'est comme l'eau de la piscine, il est parfois difficile d'y plonger sa masse mais une fois fait, on y est si bien !

De la même manière, ouvrir un bouquin ne me vient pas spontanément (chose que j'attribue à ma pathologie) mais la prose finit tout de même par m'emporter, même si je ne suis pas un gros lecteur. Un ami bipolaire m'a confié avoir également beaucoup de difficulté à lire du fait d'une faible capacité de concentration.

Ma lecture du moment est un journal, celui de Charles Juliet, « Accueils », que je dévore par petits bouts, avec délectation, sans risque de perdre le fil puisqu'il s'agit de réflexions nées d'une quête spirituelle. Ce livre est magnifique, donne envie d'aller vers les gens, de vivre, tout simplement. Tant d'autres me sont tombés des mains... Grâce aux pensées de ce diariste, le misanthrope (ou philanthrope contrarié) que je suis est amené à revoir sa copie sur les rapports humains. Je me dis en lisant Juliet que les gens ne sont pas si mauvais qu'ils le laissent paraître.

Et c'est bien de cela dont nous avons besoin urgemment en ce moment.

D'empathie.

Derrière les nuages
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