Souriez, vous êtes fliqués !

Publié par memoires-polaroides sur 19 Novembre 2020, 06:21am

Photo Pierre-Alain Dorange

Il n'est pas tout à fait 5 heures. Je suis expulsé de ma nuit avant l'aube, encore une fois, à cause d'un sommeil fragile.

Je me demande comment je fais moralement pour résister à cette période. Il y a quelques « bonnes nouvelles », certes. L'arrivée prochaine d'un vaccin, celle de Biden à la maison blanche pour remplacer l'autre crevure, le fléchissement de la courbe des contaminations... Bien maigres consolations face à ce qui nous attend. Et puis il faut rester méfiant face à ces promesses d'embellie.

Je reste très inquiet quant à nos libertés qui se réduisent comme peau de chagrin. L'interdiction de filmer les bavures policières, le flicage du net qui ne vaut pas mieux que ses dérives, la reconnaissance faciale à laquelle nous allons bientôt avoir droit, comme en Chine, sous couvert de lutter contre le terrorisme... Nous sombrons dans un régime qui ne dit pas son nom. Une ploutocratie autoritaire. En définitive, tous les systèmes ou presque se verrouillent. La bourgeoisie a peur pour ses privilèges et la crise est un risque qu'ils soient remis en question par un nombre de pauvres de plus en plus important. Il arrivera un moment où une partie non négligeable de la population n'aura plus rien à perdre, demandera des comptes et aura l'ambition de renverser le pouvoir. Il conviendra de gérer cette masse, ces débordements... La technologie est un moyen de le faire. Bien sûr, le CRS aura toujours sa place. Le travail manuel n'est pas mort.

En passant, ça a rudement cogné durant les manifestations des gilets jaunes, surtout du côté des forces de l'ordre. Les possédants ont eu une telle trouille qu'il fallait mater la révolte et manipuler l'opinion rapidement. Ce fut fait.

« Quoi ? Ça descend dans la rue pour demander de vivre décemment ? Pour que les riches crachent au bassinet ? Et pis quoi encore ?! »

Les casseurs ont servi d'excuse pour envoyer les troupes sur les manifestants. Mais qui est en train de bousiller ce pays ? Quelques gauchistes qui éclatent des vitrines et crament des bagnoles ou le pouvoir qui sert la soupe à ce libéralisme débridé avec les conséquences que l'on connaît ?

Il est évident que les garants de ce système pourri ont pour objectif d'anéantir la solidarité qui subsiste encore en France. Les acquis tels que l'assurance chômage, la sécurité sociale, la culture seront sacrifiés sur l'autel de la rentabilité. On passera tout ça au privé, pour ceux qui ont les moyens. Les banques se frottent les mains à l'avance. D'ailleurs, ne sommes-nous pas gouvernés par un ex-banquier ?

La Covid et le terrorisme lui donneront toutes les excuses pour faire le sale boulot. C'est ce qu'il fait déjà depuis qu'il est au pouvoir.

L'explosion sociale sera à la mesure de la pression qu'on inflige à la population afin de la contenir.

Il se pourrait que la prochaine vague ne soit pas virale mais contestataire.

Elle promet d'être violente, incontrôlable, désespérée.

À qui la faute ?