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Le blog de memoires-polaroides

Le blog de memoires-polaroides

Ce blog raconte en majeure partie la vie de son auteur. Au fil de ses articles, ce dernier livre ses états d'âme et dépeint le monde qui l'entoure à sa façon.


En marge

Publié par memoires-polaroides sur 14 Décembre 2020, 09:51am

En marge

J'ai marché autour du petit lac de Divonne, inquiet. J'aurais voulu ne croiser personne mais il y avait de plus en plus de monde, des familles, des joggeurs, des personnes âgées. Alors mon pas s'est fait plus rapide, comme si je voulais leur échapper, fuir cette hostilité illusoire que je ressentais. Quelques chiens s'aboyaient dessus, rajoutant à mon stress. J'ai quitté le lac pour aller en ville. Une ville quasiment morte. Il ne restait plus que les vendeurs du marché dominical qui pliaient leurs étals dans la Grande Rue en se gueulant des encouragements et des boutades. Des durs à cuire rompus aux morsures du froid de l'hiver. J'ai slalomé entre les camionnettes du boucher, du fromager, du poissonnier, de la vendeuse de fringues pour me sortir de cette agitation et retrouver ce à quoi j'aspirais : le calme. Mon pas s'est ralenti. J'ai fini par retourner au lac et j'en ai entamé à nouveau le tour histoire de me vider de cette énergie dont je disposais pour être mal. Ils avaient annoncé du soleil mais les nuages n'ont pas décampé, éclairant le paysage d'une lumière froide, tel un néon. Mes jambes demandaient grâce. Je n'ai pas l'habitude de marcher autant, aussi vite et sans plaisir. Les arbres éparpillaient leurs ramures lugubres dans le ciel blanc. Quelques cygnes flottaient mollement sur l'eau, semblant presque s'ennuyer. Il fallait que je rentre alors j'ai encore accéléré le pas. Je me suis engouffré dans ma voiture, j'ai mis le contact et ai pris la route. Il y a des jours où l'isolement est nécessaire, où l'autre est inenvisageable. Il n'est que menace.

Ce matin, mes articulations sont un peu douloureuses et me demandent du repos. Je prends conscience, une fois de plus, de mes fragilités physiques et psychologiques. Mon corps et mon esprit, en définitive, ne sont qu'une seule et unique chose. Il me semble que la souffrance que génère la maladie mentale peut être soulagée par les soins que l'on prodigue au corps mais aussi par les aptitudes que l'on développe en entraînant ce dernier. Je devrais me remettre à jouer de la musique, du trombone. Il arrive que l'on délaisse un instrument par manque d'encouragements. D'ailleurs, il en est ainsi pour toute activité. Je reste persuadé que les gens peuvent faire des miracles s'ils sont mis en valeur par leur entourage. Le contraire est tout aussi vrai. La compétition scolaire par notation est excluante. C'est un véritable gâchis, une pure connerie.

Depuis des mois, je dois chercher l'impulsion pour créer, une motivation. J'alterne entre enthousiasme et renoncement. La toile est ma seule vitrine. Je poste mes textes, mes chansons en espérant toucher, juste toucher, exister un peu. Voilà où nous en sommes, dépendants du virtuel, privés de vérité, numérisés, binaires...

 

L'amour se disperse dans les data.

 

C'est dans la marge que je trouverai mon âme-sœur.

En marge
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