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Le blog de memoires-polaroides

Le blog de memoires-polaroides

Ce blog raconte en majeure partie la vie de son auteur. Au fil de ses articles, ce dernier livre ses états d'âme et dépeint le monde qui l'entoure à sa façon.


Peaux mortes

Publié par memoires-polaroides sur 16 Décembre 2020, 09:31am

Peaux mortes

Il faut parfois savoir être radical et se séparer de certaines amitiés mourantes comme on sectionne un membre pour éviter la gangrène. Même si l'opération est douloureuse, à cause du souvenir des bons jours, trancher devient salutaire. Quand en face, ça ne veut plus, l'amour-propre doit prendre le dessus. Je mets toujours beaucoup de temps à vraiment me fâcher mais lorsque c'est fait, les retours en arrière sont rares. Je veux bien me remettre en question maintes et maintes fois mais j'ai mes limites. Bref, il est temps pour moi de me faire de nouvelles connaissances, avec des gens qui ont à partager.

J'ai longtemps cru qu'on ne changeait pas, qu'on restait figé dans une attitude, un comportement, toute sa vie. J'ai de sérieux doutes à ce propos, à présent. J'ai relu récemment de vieux textes que j'ai écrit il y a 10 ou 20 ans et je me rends compte qu'un fossé sépare ce que je suis de ce que j'étais. J'évolue, je vieillis aussi, et puis je me fous d'être seul maintenant. Disons que je n'ai plus envie de me rabaisser pour éviter de l'être. J'ai passé des années à mendier un peu d'attention auprès de certaines personnes, sans succès. C'est terminé. Je m'en veux d'ailleurs d'avoir tant insisté, tant soufflé sur ce que je croyais être des braises mais qui n'étaient en fait que des cendres. Qu'importe, je me sens mieux aujourd'hui, débarrassé de ces peaux mortes comme un serpent ayant abandonné sa mue.

Il y a une part de soi qu'il convient d'écouter, qui ne se trompe jamais, qui sait ce qui est bon pour nous, juste. Il en est une autre, prépondérante, qui nourrit des espoirs infondés, alimente des fantasmes, notamment relationnels. Et puis on se réveille un matin avec une sévère gueule de bois, tout seul, alors que l'on croyait être deux.

Je marche beaucoup depuis quelques semaines. Cette activité est propice à la réflexion. Ça me fait penser qu'il faut que je me procure les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau que j'ai déjà lu mais il y a bien longtemps. J'étais adolescent. Notre regard change sur les œuvres avec le temps, l'expérience. Sur la fin de sa vie, Rousseau s'est mis en retrait du monde dans le but d'atteindre une paix intérieure. C'est durant cette période qu'il écrira les Rêveries, œuvre inachevée. Ses réflexions vont, je pense, trouver en moi un nouvel écho.

Le jour s'est levé depuis un bon moment. Je vais aller faire un tour en Suisse cet après-midi, à Nyon. J'essaierai d'écrire un peu, face au Léman. Les cafés sont ouverts, il me semble, mais je n'ai pas envie de m'enfermer, de prendre des risques avec ce virus. Un thermos de chicorée fera l'affaire, histoire de ne pas trop me peler.

J'ai des envies de printemps ces derniers temps, de soleil, de chaleur, de végétation, de fleurs.

 

Et dire que l'hiver commence à peine...

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