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Le blog de memoires-polaroides

Le blog de memoires-polaroides

Ce blog raconte en majeure partie la vie de son auteur. Au fil de ses articles, ce dernier livre ses états d'âme et dépeint le monde qui l'entoure à sa façon.


Peur de rien

Publié par memoires-polaroides sur 11 Juin 2012, 17:58pm

Catégories : #C'est du sérieux...

 

Peur-de-rien-jpg

Ma fragilité accueille toutes les peurs humaines.

J'essaye de me calmer en regardant autour de moi dans mon café. J'essaye de m'ouvrir.

Mon regard se pose sur une femme, la cinquantaine, les cheveux courts. Je regarde ses mains. Elles tremblent. Il y a un jeune type à la table à côté qui tremble encore plus. Il manipule un écran tactile avec difficulté.

Le malheur des autres, même similaire au mien, ne me rassure pas vraiment.

Que l'on vive avec ses congénères ou en retrait complet, on devient malade. On est jamais si bien que lorsque l'on quitte le groupe pour se retrouver seul et inversement. Le bonheur ne correspond peut-être qu'à cet état de transition, à cette attente du vide ou du plein.

La femme et le jeune homme sont partis. Ils m'ont laissé leurs tremblements. Je voudrais n'avoir peur de rien, ni de moi, ni de l'autre, ni du monde entier, juste un peu de la mort pour ne pas la vexer.

Dans mon café, les conversations tournent autour de faits divers, alimentées par le journal local. Je remets le casque de mon baladeur pour couvrir ces bavardages indigestes. Les chansons de Ben Harper me bercent. En musique, même les mots incompris peuvent être beaux.

La pluie s'est remise à tomber sur une rue de Genève déjà bien nettoyée par un printemps pourri.

Un temps à rester couché.

Je ne vais pas tarder à ranger mes affaires pour aller à Ferney, la ville de Voltaire, ce philosophe qui passa une bonne partie de sa vie au lit. Un bien brave homme.

Je dois retourner visiter son château où les arbres sont immenses et rassurants. L'air que l'on y respire semble encore chargé des parfums de l'époque. Je me dis qu'à cet endroit, on savait prendre le temps. J'y trouve une paix. Les lieux que je considère comme des refuges ne sont pas si nombreux. Je devrais m'y reposer plus souvent, en établir la liste et en faire le tour régulièrement comme on égrène un chapelet.

Le petit neveu par alliance de François-Marie Arouet, le fabuliste Jean-Pierre Claris de Florian écrivait déjà au 18ième siècle : Pour vivre heureux, vivons cachés.

Je me demande si ça n'est pas peine perdue de nos jours que d'espérer un peu de tranquillité.

 

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